- bastingage
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• 1747; de bastinguer « mettre des bastingues », provenç. bastengo « toile matelassée », de bastir « apprêter »1 ♦ Anciennt Coffres ou caissons à hamacs disposés autour du pont d'un vaisseau et qui servaient de défense contre le feu de l'ennemi.2 ♦ Mod. Dispositif destiné à hausser le franc-bord d'un bateau (⇒ 4. lisse, pavois); cour. Parapet bordant le pont d'un navire. ⇒ filière, garde-corps, garde-fou. S'appuyer au bastingage.Synonymes :bastingagen. m. MAR Garde-corps.⇒BASTINGAGE, subst. masc.A.— MARINE1. Action de garnir de bastingues; p. méton. ensemble des bastingues d'un navire : ,,Tout rempart, tout parapet fixe ou mobile, élevé autour du navire, autour d'une hune, pour lui servir de défense contre les efforts de l'ennemi, reçoit le nom de Bastingage, comme il recevait autrefois celui de Pavesade, de Pavier, de Pavois, de Bastingue, etc.`` (JAL. 1848).— Partic. Système de filets doublés de forte toile, bordant tout ou partie d'un navire de guerre, et auxquels on suspendait les sacs et, pendant le jour, les hamacs de l'équipage. Filets de bastingage et, p. ell., bastingages (Ac. 1835-1878).— P. anal. Bastingage de faux-pont. ,,Nom donné, depuis quinze ans environ, à des casiers établis dans le Faux-Pont d'un bâtiment de guerre, pour recevoir les sacs des marins, sacs placés autrefois dans les filets de Bastingage; ces casiers, ne servant en aucune façon à la défense du navire, n'auraient pas dû recevoir le nom qu'on leur a imposé, en souvenir du lieu où étaient déposés les sacs que l'on déplaçait`` (JAL 1848).— P. ext. Bastingage en/de toile :• 1. Quittant le relent âcre du port vaseux, on aspirait, hors de l'étreinte des jetées, l'haleine pure de la mer fraîche. L'homme de quart retirait, à l'avant, le bastingage de toile qui protège, par gros temps, contre les paquets de mer.HAMP, Vin de Champagne, 1909, p. 204.— Souvent au plur. ,,Caissons de bois ou de fer de faible largeur placés à l'intérieur et le long des parois des navires de guerre, destinés à recevoir les hamacs des matelots (marine à voiles)`` (GRUSS 1952). Bastingage de l'avant, de l'arrière, de dunette, du faux pont, du gaillard d'avant (Nouv. Lar. ill.) :• 2. Le grand mât résista à peine deux secondes, plia... se rompit avec un bruit éclatant, brisa le grément qui se tenait du côté du vent, tomba sur le bastingage du bâbord... et de là dans la mer, en entraînant les haubans qui l'attachaient toujours au navire.SUE, Atar Gull, 1831, p. 4.• 3. C'étaient d'étrangers navires que les cuirassés de ce temps-là, les Richelieu, les Colbert, les Trident, avec leur éperon en soc de charrue, leur crinoline de tôle à l'arrière et, sous le pavillon, le balcon de l'amiral, qui nous faisait tant envie. Ils étaient laids et imposants, ils portaient encore une mâture considérable, et leurs bastingages étaient à la mode du vieux temps, bordés de tous les sacs de l'équipage.VALÉRY, Variété 3, 1936, p. 235.2. Parapet bordant le pont d'un navire de guerre ou de commerce. Être accoudé au bastingage; se pencher par-dessus le bastingage :• 4. Je me revois accoudé ensuite au bastingage du paquebot en train de descendre l'Escaut lentement. Dans quelques heures, il serait en pleine mer.P. BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, p. 22.• 5. — Nous partons : venez vite! dit Lewis. Il monta l'escalier en courant et je le suivis; il se pencha par-dessus le bastingage, sa tête tournait dans tous les sens :— Regardez comme c'est joli : le ciel et la terre qui se mélangent dans l'eau.S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 422.— P. ext. La muraille d'un navire :• 6. L'intérieur des cages [de l'entrepont] est uniforme — du côté des grilles rien! du côté du bastingage une planche (...) sert de banc.A.-L. DUSSORT, Journal, 1929-34, dép. par G. Esnault, 1953, p. 5.B.— P. ext.1. Rambarde, parapet.— Au fig. Poser qqn derrière le bastingage. Lancer quelqu'un à l'eau après l'avoir volé (NOUGUIER, Notes manuscrites interfoliées au dict. de Delesalle, 1900, p. 29).2. P. plaisant. Dispositif de protection :• 7. Coiffé d'une casquette sordide, il marche comme un vieux lancier de la préfecture, dans un immémorial pantalon à la semaine dont le fond gravitant vers les mollets donne l'idée d'un bastingage contre l'artillerie éventuelle des coups de souliers dans le fondement. Y eut-il jamais un plus hideux masque de réprouvé? Ô l'abominable vieillard!BLOY, Journal, 1904, p. 100.1re attest. 1747 (Extrait des registres du contrôle des galères, 29 avr. dans JAL 1970); dér. de bastinguer, suff. -age. — [
]. LAND. 1834 écrit bastinguage. — Fréq. abs. littér. : 65.
bastingage [bastɛ̃gaʒ] n. m.ÉTYM. 1747; de bastinguer. → Bastingue.❖1 Anciennt. Coffres ou caissons disposés autour du pont d'un vaisseau pour amortir les projectiles ennemis. || Le bastingage servait de défense contre le feu de l'ennemi. — Spécialt. Système de filets disposé sur le bordage d'un navire (de guerre), auxquels chaque homme d'équipage accrochait pendant la journée son hamac. || Filets de bastingage. ⇒ Bastingue.2 Mod. Dispositif destiné à hausser le franc-bord du bateau (⇒ Lisse, pavois), et, cour., parapet bordant le pont d'un navire. ⇒ Filière, garde-corps, garde-fou. || S'appuyer, être accoudé au bastingage.1 Ceux de l'équipage qui ne pouvaient connaître personne parmi ces Brestoises, regardaient tout de même, penchés sur le bastingage, contents de revoir après si longtemps des figures de femmes françaises (…) La mère de Jean ! oui, c'était elle, qui arrivait et qui était déjà là tout près, les yeux interrogateurs, les yeux grands ouverts, moitié de joie et moitié d'impatience inquiète : parmi toutes ces têtes, qui souriaient au-dessus du bastingage de la Saône, elle cherchait son fils et ne trouvait pas, ne trouvait pas encore (…)Loti, Matelot, p. 204-205.2 Un soir, j'étais sorti sur le pont et, accoudé au bastingage, je regardais le sillage phosphorescent du navire (…)R. Gary, la Promesse de l'aube, p. 323.3 Alors que sur la plate-forme de l'autobus je me tenais le dos contre le bastingage, le bras levé, la main égarée sur la barre, le colosse, qui causait d'abord avec le receveur, m'avait pris les doigts.P. Klossowski, la Révocation de l'Édit de Nantes, p. 46.
Encyclopédie Universelle. 2012.